Crise du coronavirus : ces initiatives qui montrent que le numérique peut (aussi) être solidaire
Depuis quelques années, les critiques ne cessent de pleuvoir sur le web et les « GAFAM ». Respect très relatif des données personnelles, diffusion accrue des fake news, consommation monstre d’électricité et, bon sang, encore un faux profil sur Tinder.
Mais la crise sanitaire actuelle pourrait –devrait- un peu changer la donne, et pour cause. Plusieurs initiatives sont en train de voir le jour et qui n’auraient jamais pu être possibles sans le numérique. Émanant de simples particuliers, d’universitaires, de startups ou des GAFAM, par réel sentiment de fraternité ou, ne nous leurrons pas, par stratégie, ces initiatives apportent une contribution non négligeable à la lutte contre la crise actuelle, redonnant à internet le sens qu’il avait initialement : une technologie permettant le partage d’informations et aux hommes d’œuvrer ensemble, d’un bout à l’autre de la planète.
Plus que jamais, le numérique prend le relais du lien social.
Open data, tutos, abonnements gratuits, mise à disposition de ressources… C’est un numérique très critiqué qui a déployé des trésors de ressources afin de limiter l’impact de l’épidémie.
Photo prise par Startup Stock Photos
Facebook : le champion des initiatives du numérique anti-Covid
Il faut dire que la firme de Palo Alto avait des choses à se faire pardonner. Indice : ça commence avec Cambridge et ça finit par Analytica. Mais c’est du passé !
Fini le Facebook qui laisse fuiter des données personnelles, et bienvenue à Facebook le réseau social concerné et bienveillant qui double la capacité de ses serveurs afin d’assurer les appels vidéos sur Messenger et Whatsapp, dont le nombre a explosé, et ainsi « soulager la solitude de certains et rassembler les gens », dixit Mark Zuckerberg <3
Adieu le réseau social qui permet aux fake news de se propager, et bonjour à Facebook le réseau social civique et responsable qui affiche en priorité les contenus émanant de « sources d’autorité », telles que l’OMS, sous forme d’un « centre d’information sur le coronavirus ». Facebook a par ailleurs fait un don d’un million de dollars à une société de fact-checking pour lutter contre la propagation d’intox sur Whatsapp.
Terminé le réseau social rigolo, place au réseau social qui a mis en place un programme d’aide aux entreprises impactées par la crise du Covid en offrant notamment un accès gratuit à Facebook Workplace, un réseau social professionnel interne.
Youtube aide les élèves avec « Apprendre à la maison »
Classées par tranches d’âge et par thème, les vidéos proposées par Youtube sur cette plateforme temporaire ont vocation à faciliter l’apprentissage, l’éveil et la révision pour les élèves, de la primaire au lycée.
Accessibles aussi en 3D pour certaines, elles n’ont pas vocation à remplacer les programmes scolaires, mais à leur permettre de compléter leurs connaissances, découvrir, comprendre notamment en rassemblant les chaînes de plusieurs éditeurs reconnus tels que :
- C’est pas sorcier
- L’Antisèche
- Il était une fois
- Ou encore C’est une autre histoire.
« Apprendre à la maison » rassemble également des contenus du Musée du Louvre ou encore du Grand Palais. Pour que les enfants puissent continuer leur découverte du monde, à leur rythme.
Et c’est gratuit. Une bonne occasion pour Youtube de faire oublier le scandale de l’année dernière impliquant… des réseaux pédophiles. Oui, ça calme un peu.
Quand les médias laissent leurs contenus en accès libre
Une autre initiative appréciable : plusieurs médias ont décidé de laisser tout ou partie de leurs contenus précédemment payant en accès libre.
Citons par exemple :
- L’accès gratuit aux articles de Ouest-France jusqu’à mi-mai
- La Monde, qui a décidé de laisser plusieurs articles au sujet du Covid en libre accès
- A l’instar du New York Times, Le Figaro a également décidé de laisser en libre accès ses articles sur le Coronavirus.
Canal+ avait bien essayé aussi de participer à l’effort de guerre en basculant tous ses programmes en clair. Mais le geste fut de courte durée face aux protestations de TF1, M6 et du CSA. « Nous sommes ensemble » disent-ils…
La French Tech apporte sa pierre à l’édifice pour faire rempart contre le Covid
Suite à l’appel de Cédric O, Secrétaire d’État chargé du Numérique, plusieurs startups ont également décidé d’apporter leur aide. Citons par exemple :
- Klaxoon, qui propose plusieurs outils de télétravail collaboratif et de réunions virtuelles, a décidé de lancer une offre d’essai gratuite de 3 mois à l’occasion de la crise sanitaire.
- Livestorm, une solution de visioconférence et de webinaire, offre la gratuité de ses outils via un code promotion
- L’éditeur de Studizz, un chatbot intelligent dédié à l’enseignement, a proposé aux établissements de l’installer gratuitement
- Mailinblack, qu’on salue au passage (ils sont à Marseille), qui protège gratuitement 22 établissements de santé du spam
- fr : la plateforme toulousaine de mise en relation avec des artisans, offre un audit de référencement local ou une formation Facebook aux artisans
- Wishibam, plateforme angevine de digitalisation pour les commerces locaux, a décidé de permettre aux boutiques de vendre en ligne via sa solution gratuitement et ce pendant toute la durée de la crise
- Doctolib, quant à lui, offre la gratuité des téléconsultations.
Les autres initiatives de la Tech et du numérique
Saluons également les initiatives de :
- Lifesize, qui offre un accès gratuit à sa solution de collaboration vidéo pendant 6 mois
- RingCentral, fournisseur global de solutions de communication, qui propose un accès gratuit à sa solution RingCentral Office
- Systancia Gate, éditeur français d’un logiciel de virtualisation des postes de travail, donne l’accès libre à sa plateforme pendant 3 mois,
- Avaya, éditeur de solutions de communications et de collaboration, offre l’accès à son logiciel de collaboration Avaya Spaces aux établissements d’enseignement et aux ONG
- Dune Adviser offre des licences gratuites de son logiciel de télétravail
- Telehouse, prestataire d’hébergement, offre ses interventions sur les équipements informatiques à distance
- Rofim, qu’on salue également (ce sont des marseillais), offre l’accès à sa plateforme de téléconsultation et de téléexpertise aux établissements de santé
- Enfin, CompuGroup Medical met également sa plateforme de téléconsultation en libre accès pour les médecins français et européens.
Qui a dit que la Tech ne pouvait pas être citoyenne ?
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