Formation gratuite, prix… Les initiatives Tech et numérique en faveur des femmes

C’est un fait. Les femmes sont le parent (2) pauvre du numérique et de la tech.

Manque de femmes dans les formations scientifiques et techniques, quasi absence de femmes à des postes d’encadrement et dans l’investissement, sous représentation flagrante des femmes dans l’IA, la cybersécurité et l’innovation

Pour autant, le gouvernement ne se démoralise pas et affiche des objectifs ambitieux :

  • 40% de filles dans les filières scientifiques d’ici à 2020,
  • 30% à 50% de femmes dans les formations de la Grande Ecole du Numérique,
  • création d’un prix national Ada Lovelace pour mettre en avant des modèles féminins dans le numérique et l’innovation.

Parallèlement, de nombreuses initiatives pour attirer les femmes dans le numérique et la Tech voient le jour depuis quelques années – la plupart, vous le verrez, sont très récentes. Et depuis 3 ans, 61% des nominations aux postes de transformation et d’innovation concernent des femmes.

Crédit TIRACHARDZ

Les garçons, vous avez le droit de lire cet article aussi, et de le passer à une femme de votre entourage :-)

La Tech, le numérique et les femmes : quelques chiffres

Mais après tout, pourquoi vouloir changer la situation ?

Pourquoi ne pas laisser les femmes bouder la Tech et la Tech bouder les femmes ?

Pourquoi les femmes doivent prendre plus de place dans le numérique et la Tech

Les raisons sont nombreuses. Nous citerons les 3 principales :

L’argument de la parité

Une hypothèse consiste à dire (et elle est sujette à polémique car elle sous-entend qu’on ne réfléchirait pas de la même façon selon qu’on est une femme ou un homme) qu’un secteur numérique et une Tech majoritairement occupés par les hommes induiraient un certain nombre de biais. Comprendre des biais sexistes. Ce qui impliquerait tout un secteur pensé par et pour les hommes. Donc de plus en plus inaccessible aux femmes. Et des produits, concepts, entreprises, toujours moins adaptés aux femmes.

C’est une hypothèse.

Et selon certaines, c’est déjà le cas.

Selon Femme @ Numérique, par exemple, la présence de davantage de femmes dans le numérique permettrait de « nourrir la créativité du secteur numérique ».

C’est à Femme @ Numerique qu’on doit notamment cette infographie sur la place des femmes dans la tech et le numérique :

L’argument économique

Le numérique et la Tech manqueraient de main d’œuvre qualifiée, or :

Ce qui signifie à l’échelle individuelle que disposer de compétences numériques est un excellent facteur d’employabilité. Bye bye le chômage. Et au niveau d’un pays, que disposer de plus d’individus qualifiés favorise une meilleure compétitivité.

CQFD.

L’argument sociétal

Une autre raison a trait à l’image que certains se font de la société : sous certaines latitudes, les femmes pas forcément brunes comptent pour des prunes. Parfois, c’est inscrit dans la loi. D’un simple point de vue pragmatique, c’est 50% de l’humanité qui ne peut même pas espérer se réaliser professionnellement ou être indépendante financièrement. Et accessoirement -et même si l’éducation des enfants ne repose pas uniquement sur la mère-, ce sont des générations d’enfants, filles et garçons pour le coup, qui grandissent avec cette image.

Aussi pour certains, aider les femmes, c’est aider la société entière.

Les programmes de formation dédiés aux femmes

Si aucune école de « dev » n’est fermée aux femmes (sur Marseille on compte Simplon, Le Wagon, 3W Academy, mais aussi The Hacking Project), certains organismes de formation et réseautage ciblent délibérément les femmes, à l’instar de StartHer (ex-Girls In Tech) aux US ou Women Who Code, qui a essaimé sur à peu près tous les continents.

 

En voici 2, situées sur Marseille, qui vont un peu plus loin.

 

« Elles codent » : une formation en développement à Marseille offerte à 10 femmes

Si la proportion de femmes dans le numérique atteint péniblement 33% au niveau national, c’est encore pire en région Sud.

Face à ce constat, la Wild Code School de Marseille, fraîchement inaugurée non loin de la Vieille Charité –en présence de Martine Vassal-, a décidé ni plus ni moins d’offrir sa formation en développement (6 000€) à 10 femmes.

Cadeau !

Lancé en 2017 au niveau national, le dispositif « Elles codent » a permis de former déjà 30 femmes au métier de développeur.

Et c’est maintenant que les postes de développeurs sont à pourvoir. En effet, l’école annonce que 87% de ses élèves sont en poste 1 an plus tard.

Stay Tuned pour 2019.

#SheMeansBusiness, la dynamique initiée par Sheryl Sandberg, CEO de Facebook

SheMeansBusiness est un dispositif gratuit d’accompagnement au digital et à l’entrepreneurship dédié aux femmes, créé sous l’impulsion de Sheryl Sandberg, la n°2 de Facebook connue pour son engagement en faveur de la mixité et l’égalité H/F.

Ce programme, mêlant bootcamp convivial à Marseille, Lille et Paris, et formation en ligne a été lancé en 2018 en France et co-organisé par Social Builder, qui se présente comme une « startup sociale ». Basée à Paris, cette association loi 1901 a été fondée par Emmanuelle Larroque, une hyperactive numérique également co-fondatrice de Femmes @ Numérique.

Outre leur métier de conseil en mixité et inclusion auprès de grandes entreprises, des concepts directement issus des sciences sociales US, Social Builder s’efforce de former aux compétences numériques des femmes en reconversion ou en recherche d’emploi mais aussi de leur parler empowerment, un autre concept qui nous vient aussi tout droit des Etats-Unis.

Compétence et empowerment, mais aussi réseautage

Social Builder a permis à 3 000 femmes dans une dynamique entrepreneuriale de se rencontrer, échanger, d’apprendre, et découvrir des outils, et à 12 000 femmes de se former en ligne.

Leur ambition en 2019 ? Accompagner 20 000 femmes.

  • Suivre leur actualité sur Twitter : @SocialBuilder.
  • Suivre les événements sur Marseille : #SMBMarseille
  • Suivre leur formation en ligne : socialbuilder.org

Devenir une ambassadrice #SheMeansBusiness sur Aix-Marseille ? C’est jusqu’au 22 mai, et si votre candidature est retenue, vous suivrez une formation intensive chez Facebook France sur le leadership, le marketing digital, le web et la tech.

Bloomher.fr : une plateforme pour renforcer ses compétences numériques et ses soft skills

Citons également cette plateforme freemium (à partir de 9€/mois) qui propose des vidéos, des supports de cours et des outils pédagogiques destinés spécifiquement aux femmes. L’objectif ? Leur permettre de se forger une culture numérique et entrepreneuriale de base, apprendre des témoignages, développer leurs soft skills.

Des exemples ?

  • Savoir utiliser les réseaux sociaux,
  • faire une veille efficace,
  • savoir vendre ses idées,
  • lever des fonds…

En France, une femme entrepreneure sur quatre considère que les difficultés à maîtriser les outils digitaux représentent un frein à la création et au développement d’entreprise. Il est du devoir de Facebook, en tant qu’entreprise du numérique, d’aider les femmes à lever leurs freins afin de faire émerger un entrepreneuriat plus féminin en France.

Florence Trouche, Directrice commerciale de Facebook France

Les prix, labels et récompenses Tech dédiés aux femmes

Avec le projet de création du prix Ada Lovelace, cet aspect de la tech femmes-friendly en est encore à ses balbutiements. Mais voici 3 initiatives à souligner.

Lancement des premiers trophées #WomenInTech

Fort du constat qu’un manque de représentativité des femmes dans la Tech entraîne un manque d’attraction des métiers de la Tech auprès des femmes, la branche méridionale du collectif WHAT (Women Hackers Action Tank) a décidé de lancer le WHAT06.

Le WHAT06 consistera en une distinction remise à trois femmes travaillant dans la région Sud pour leurs réalisations remarquables dans la tech et/ou l’innovation dans les catégories suivantes : startuppeuses, chercheuses et salariées.

Tous les secteurs sont concernés – Foodtech, EdTech, GreenTech, MedTech, Silver Economy, FashionTech, Biotech, FinTech… -, la participation au concours est gratuite.

Vous avez jusqu’au 8 juin pour candidater et la remise des trophées se tiendra le 12 septembre.

Comme on est sympa, on vous met le lien pour vous inscrire. Go go go !

 

La Fondation la France s’Engage (FFE) de François Hollande. Comme son nom l’indique

Promouvoir l’innovation et l’entrepreneuriat des femmes est un moyen d’agir en faveur de l’égalité H/F.

Ça tombe bien car c’est l’un des objectifs de Développement Durable définis par les Nations Unies que la Fondation la France s’Engage (FFE) de François Hollande soutient chaque année en accompagnant 12 projets en France, dont 2 dans les DROM, et 5 à l’international.

En avril de cette année à Station F, ce sont des entrepreneuses ou associatives engagées dans l’émancipation des femmes par le numérique du Nigéria, d’Afghanistan, du Togo, du Burkina Faso et de Madagascar qui ont été distinguées. Elles ont ainsi gagné un accompagnement, une dotation de 20 000€ et 2 voyages en France. Leurs initiatives sont à découvrir ici.

Si ce prix a pour objectif de mettre en lumière les initiatives durables, l’aspect innovant des projets étudiés entre également en ligne de compte.

On résume : des projets innovants, durables et conformes aux objectifs des Nations Unies. Au boulot !

 

Le label #JamaisSansElles

Fondé en 2016 par des entrepreneurs et entrepreneuses, Jamais Sans Elles entend promouvoir la mixité, et au forceps s’il le faut.

Leur leitmotiv ? Exiger la présence d’au moins une femme dans chaque conférence, chaque table-ronde, au besoin en boycottant les événements uniquement masculins.

Forte de 140 dirigeants signataires – d’ambassadeurs prestigieux  (abstraction faite des opinions politiques des uns et des autres J) l’association a réussi à lancer un Hashtag, #JamaisSansElles, pour donner de la visibilité aux sujets liés à l’égalité H/F ou interpeller sur l’absence de femmes dans une manifestation publique. Elle revendique 338 millions d’impressions (affichages) sur Twitter.

Soft power dans les médias, conférences, colloques notamment sur l’IA… Un acteur en faveur de la mixité et de l’égalité H/F à suivre.

Les hashtags et les comptes à suivre sur Twitter :

#WomenInTech

#WomenInScience

#JamaisSansElles

#FemmesEntrepreneuses

#GirlsinICT

#Girlspowertech

#DigitalLadies

@digital_ladies

@JFDOfficiel

@starther_org

@FemmesNumerique

@JamaisSansElles

@SocialBuilder

@WeAreSista

@PWNParis

@Willa_off

@ledbyherorg

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