Tenté par l’entrepreneuriat ? Voici comment tester votre projet

Démarches administratives, comptabilité, aspects juridiques… Entre l’idée de l’entreprise et l’entreprise elle-même, il faut l’avouer, il y a un immense gap.

Immense, mais pas infranchissable. À condition d’y aller étape par étape.

Pour effectuer la transition entre le statut de salarié et celui d’entrepreneur il existe des solutions, très différentes les unes des autres.

Tour d’horizon des dispositifs qui permettent de devenir entrepreneur tout en gardant certaines garanties du salariat.

Maurizio Cattelan, Senza Titolo, 2001 © (Crédit : Artwiki)

Les couveuses

Une couveuse est une structure avec laquelle vous êtes liés par contrat, le contrat CAPE soit : contrat d’Appui au Projet d’Entreprise. Cela ne fait pas de vous un salarié de la couveuse mais vous permet :

  • de facturer sous le numéro de SIRET de la couveuse, sans avoir besoin de vous immatriculer,
  • éventuellement d’être formateur, si la couveuse dispose d’un n° de formateur,
  • de déléguer complètement les aspects comptables et juridiques à la couveuse,
  • de bénéficier d’un réseau et d’un accompagnement personnalisé…

Pour devenir « couvé », il vous faudra passer un entretien auprès de la couveuse et y exposer votre projet. Certaines couveuses n’appuient que des publics prioritaires (demandeurs d’emploi, allocataires du RSA…). Un contrat CAPE est d’une durée minimale d’un an et peut être renouvelé 2 fois. Il est défini par la circulaire DGEPF n°2006-28 du 05-09-2006.

 

Exemples dans la région de Marseille/Aix-en-Provence

CADO, COSENS, INTERFACE, INTERMADE, PCE…

Avantages

  • Pour les salariés qui viennent de quitter leur poste, sachez que le CAPE n’est pas incompatible avec vos droits chômage.
  • Tout est pris en charge : comptabilité, assurance professionnelle…

Inconvénients

  • Le coût de certaines couveuses est une charge non négligeable pour une activité naissante : renseignez-vous sur les tarifs pratiqués
  • Les couveuses sont de véritables terrains de chasse pour des apprentis coach… pour entrepreneurs. Sachez les repérer !

Les coopératives d’activité et d’emploi (CAE)

Comme son nom l’évoque, les coopératives d’activité et d’emploi sont des structures où l’aventure entrepreneuriale s’inscrit dans une démarche collective.

L’entrepreneur intègre une coopérative pour bénéficier de la structure et du réseau mais aussi pour contribuer à la vie de celle-ci, notamment, à terme, en devenant associé de celle-ci. Les CAE peuvent prendre la forme d’une société coopérative et participative (SCOP), d’une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), ou d’une société coopérative à responsabilité limitée (SCRL).

Certaines coopératives d’activité utilisent le CAPE pour valider une phase de test, et comme dans une couveuse, vous bénéficiez d’un accompagnement personnalisé. Les modalités d’organisation et de fonctionnement des CAE sont précisées dans la loi du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire, et plus particulièrement dans le décret du 27 octobre 2015. Pour plus d’information, consultez le site www.cooperer.coop

 

Exemples dans la région de Marseille/Aix-en-Provence

  • CDE-SAP : Services à la personne
    • CDE-PETRA : Bâtiment Eco construction environnement
    • Energies alternatives : activité généraliste
    • Energie Bât : bâtiment

Avantages

  • Vous bénéficiez des mêmes avantages qu’un salarié en termes de couverture sociale,
  • C’est l’idéal si vous êtes dans une démarche d’économie sociale et solidaire ;

Inconvénients

  • Ce type de dispositif n’est pas adapté aux professions réglementées, et aux activités nécessitant un bail commercial ou un investissement de départ important. Et aux cavaliers solitaires.

Les entreprises communautaires (ECC)

Comme dans le cas d’une CAE, une ECC vous propose de devenir entrepreneur mais avec les avantages du salariat :

  • Contrat en CDI,
  • Fiches de paye,
  • Défraiements,
  • Couverture sociale (droit aux Assedic, congés payés, retraite, PEE, accord d’intéressement…),

Comme dans le cadre d’une couveuse, vous êtes couvert par l’assurance Responsabilité Civile Professionnelle de la structure et vous continuez de bénéficier de vos droits chômage si vous en possédez.

Voir www.ufec.pro

 

Exemples dans la région de Marseille/Aix-en-Provence

  • AECIS, à Aix-en-Provence

Avantages

  • Comme pour les solutions précédentes, et contrairement au statut d’auto-entrepreneur (ou micro-entrepreneur), il n’y a pas de limite de chiffre d’affaires,
  • Bien adapté aux prestations intellectuelles et de conseil ;

Inconvénients

  • En ECC, vous êtes accompagné, certes, mais vous avez les mêmes obligations qu’un salarié : compte rendu d’activité, entretien de suivi… Tout dépend de la façon dont vous voyez votre projet ;
  • Comme dans le cadre des CAE, l’ECC n’héberge pas les professions réglementées – avocat, médecin, expert-comptable, architecte…-

Les sociétés de portage salarial

Le portage salarial est une solution transitoire qui vous permet, comme dans les solutions précédentes, de bénéficier d’un cadre juridique et comptable sans vous immatriculer directement. Pas d’accompagnement, ni forcément d’ateliers, vous êtes bien plus autonome que dans une couveuse ou une coopérative.

 

Exemples dans la région de Marseille/Aix-en-Provence

De nombreuses sociétés existent dans les Bouches-Du-Rhône, à Marseille (Free Cadre, ACEFAS, Ad’Missions, JAM, RH Solutions) mais aussi à Aix-En-Provence et à proximité (ITG, Sud Convergences), à Pertuis (Webportage), et à Lambesc (CENOLIA).

Privilégier les membres du PEPS (Professionnels de l’Emploi en Portage Salarial)

Voir www.guideduportage.com et www.peps-syndicat.fr

Avantages

  • Solution bien adaptée aux consultants.

Inconvénients

  • Entre nous ? Renseignez-vous sur ce que prélèvent les sociétés de portage salarial sur votre chiffre d’affaires avant de vous engager. #NousNenDironsPasPlus
  • Plus autonome veut parfois dire isolé : le portage salarial est un cadre juridique mais toutes les sociétés de portage salarial ne proposent pas, par exemple, d’espaces de travail partagé : à vous de trouver votre bureau individuel ;

Les incubateurs

Rattaché à une Université, privé ou financé par l’état, dédié à la recherche scientifique, au « Made in France » ou au numérique… Il existe toutes sortes d’incubateurs. Leur point commun est leur structure, souple et adaptable à chaque projet, et leur réseau, souvent construit par les professionnels d’un secteur qui vous apporteront toute leur expérience.

Inestimable.

Exemples dans la région de Marseille/Aix-en-Provence

Il existe encore peu d’incubateurs dans la région Aix-Marseille.

Avantage

  • Si vous êtes dans le secteur du numérique, du ecommerce, des (plus vraiment) nouvelles technologies, préférez un incubateur : vos interlocuteurs sauront bien mieux vous conseiller.

Inconvénients

  • Le modèle économique des incubateurs, encore un peu flou, rend la comparaison difficile d’un incubateur à l’autre…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *