French Tech, Loi Pacte, formation… Retour sur 2018 et les suites à venir 2019

Temps de lecture : 10 min

French Tech, loi Pacte, réforme de la formation professionnelle, succès des moteurs de recherche écolos… Beaucoup de choses ont été amorcées en 2018 et porteront leurs fruits en 2019.

Parmi celles-ci, nous avons retenu :

  • des réformes – comme la loi Avenir Professionnel, ou la loi Pacte -,
  • l’attitude de l’Europe et de la France vis-à-vis des GAFA,
  • la cybersécurité et la protection des données personnelles,
  • la nouvelle gouvernance de la French Tech et ses nouvelles orientations,
  • le succès grandissant des moteurs de recherche écologiques, qui traduit un intérêt grandissant pour ce sujet.

Et vous ?

Nouvelles orientations French Tech : diversité, visa simplifié

Le label créé par Fleur Pellerin en 2013 pour mettre en valeur et fédérer l’éco-système des startups a réussi son lancement.

La dynamique est lancée.

Si bien que 2018 fut une année record en termes de levées de fonds au bénéfice des startups.

 

Une nouvelle gouvernance pour Aix-Marseille French Tech

Attribué en juin 2015 à Medinsoft, le label Aix-Marseille French Tech est animé depuis mars 2018 par un collectif, Aix-Marseille 2.0, avec Pascal Lorne à sa tête (GoJob). L’ambition d’Aix-Marseille 2.0 –au sein duquel on trouve Olivier Mathiot, co-fondateur de Price Minister, Marc Schillaci, fondateur d’Oxatis, Valérie Segretain, faondatrice de Customer-LABS.com ou encore Lionel Minassian, vice-président de The Camp- s’articule autour de 3 axes :

 

French Tech, Acte II

Au niveau national, c’est Kat Borlongan qui a succédé à David Monteau à la tête de la French Tech en mai 2018. À la tête d’une agence d’accompagnement de startups et d’aide à la transformation numérique, elle a plusieurs cordes à son arc :

  • Elle est sensible à la place des femmes et de la diversité dans la Tech,
  • Elle affiche une égale aisance avec les startups, les grands groupes, ainsi que les institutions,
  • Elle a candidaté.

« Ceci dit, la diversité est quelque chose à laquelle je crois énormément avec un angle  de justice sociale bien sûr mais surtout de compétitivité »

Kat Borlongan

On notera également, entre autres :

  • La création d’un indice à l’image du CAC 40, le Next 40, qui rassemble 40 startups françaises à fort potentiel,
  • La simplification du French Tech visa à partir du 1er mars 2019 pour permettre aux startups qui en ont les moyens de recruter des talents venant de l’étranger,
  • Exit les Métropoles et les Hubs, place aux Capitales et aux Communautés: si les « Capitales » vont, pour résumer, remplacer les Métropoles, désormais le label sera attribué à des communautés d’au moins 25 entrepreneurs,
  • Enfin, en plus de la Bourse French Tech, dédiée à l’amorçage, et du Fonds French Tech Accélération, axé sur le développement des startups, un fonds de 3 millions d’euros de soutien aux Communautés va être lancé.

La France fronce les sourcils face aux GAFA

Cela faisait des mois que la France, par le biais de son ministre de l’économie, Bruno Lemaire, annonçait vouloir taxer les GAFA, ils allaient voir ce qu’ils allaient voir.

Problème : l’Allemagne freinait des quatre fers car elle craignait qu’en retour les USA, qui considèrent les GAFA comme des têtes de proue de son influence dans le monde, prennent des mesures de rétorsion contre son industrie automobile.

Dernièrement, Bruno Lemaire a annoncé mi-décembre 2018 que les GAFA seraient taxés en France à partir du 1er janvier 2019, une décision qui a pris de cours les partenaires européens. Insuffisant, selon le président du Conseil régional des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, qui appelle carrément à « tordre le bras » aux grandes entreprises du numérique. Assez convaincant selon l’Autriche, qui a décidé de nous emboîter le pas.

Le sujet de la cybersécurité gagne du terrain

On ne compte plus les ateliers, conférences, colloques sur le sujet.

La cybersécurité s’est imposée à l’instar de l’IA comme un sujet de premier plan face aux entreprises et au nombre colossal de données qu’elles manipulent.

C’est dans ce contexte que depuis mai 2018 est entré en vigueur le règlement RGPD, qui règlemente la façon dont un site ou une application collecte, traite et sécurise les données personnelles des citoyens européens.

Désormais vous devez :

  • Informer l’internaute sur la façon dont ses données vont être traitées
  • Tout mettre en œuvre pour sécuriser ces données au maximum
  • Être capable d’avoir une vision claire de la situation à l’instant T, notamment en cas de piratage.

Certains en avaient peur, d’autres ne l’ont pas vraiment pris au sérieux. Mais ce règlement vise en premier lieu les mastodontes qui brassent des quantités astronomiques de données.

Comme les assurances ou mutuelles, qui détiennent des informations sensibles comme l’état de santé d’une personne.

Par ailleurs, on citera également le passage en https, devenu obligatoire en juillet, sous peine d’être rétrogradé dans les résultats de recherche sur Google et quasi bloqué sur Chrome.

Le succès grandissant des moteurs de recherches éthiques

Vous avez forcément vu passer un article à leur sujet.

Les moteurs de recherche éthiques et écologiques ont de plus en plus de succès et pour cause : on évalue à 10% la part d’émissions de gaz dues à nos activités numériques, notamment en raison de la consommation électrique des serveurs, allumés 24/24h.

C’est ainsi que Qwant, Lilo, Ecosia ou encore Ecogine sont en train de grappiller des parts de marché au géant Google. Certes, cela reste une goutte d’eau par rapport à la firme américaine, mais on ne peut plus dire que c’est négligeable :

Qwant, le moteur de recherche français qui ne garde pas vos données personnelles, a été plébiscité par Cédric Villani et adopté par l’Assemblée nationale, la mairie de Paris et le Ministère des Armées. Et par 70 millions de visiteurs mensuels selon les derniers chiffres. Excusez du peu.

Ecogine, lui, affiche en toute transparence le montant des dons reversés à des associations ; en 2018, ce sont des associations de défense de la cause animale qui ont reçu en tout 5 000€.

Lilo, lui aussi français mais à but lucratif contrairement à Ecogine, reverse quand même 50% de son CA à des associations. Soit plus d’un million d’euros depuis son lancement en 2015.

Enfin, Ecosia, créé en 2009 en Allemagne, revendique 40 millions d’arbres plantés.

La loi Pacte doit simplifier la vie des entreprises et des dirigeants

La Loi PACTE, adoptée en première lecture en octobre 2018, et portée par le Ministre de l’économie (encore lui), a pour objectif de simplifier la vie des entreprises et des entrepreneurs, mais aussi de favoriser l’investissement dans l’économie productive ainsi que les pratiques vertueuses d’un point de vue environnemental et sociétal.

Quelques unes des mesures dans les tuyaux :

  • Réduire les délais et les frais de création d’une entreprise, notamment avec la mise en place d’un guichet unique et en ligne,
  • Limiter le fichage à la Banque de France, qui pénalisait les chefs d’entreprise ayant fait faillite,
  • Réduire le nombre de seuils de nombre de salariés impliquant de nouvelles obligations, et accorder un délai de 5 ans pour s’y conformer,
  • Permettre aux produits d’épargne retraite de financer les PME,
  • Créer un fonds avec le produit de la vente de parts de l’état dans de grandes entreprises nationales qui servirait à financer les startups et l’innovation, via la BPI
  • Un volet de cette loi concernera l’intéressement des salariés aux bénéfices,

Enfin, la création d’un nouveau statut d’entreprise, l’entreprise à mission, inclurait dans les statuts de celle-ci la prise en compte de considérations environnementales et sociétales, au-delà du seul aspect lucratif.

Une mesure significative qui replace l’entreprise dans la société et pourrait, à terme, redonner du sens au travail en favorisant la prise en compte du bien commun par rapport au très 80’s « greed is good ».

La réforme de la formation professionnelle

Il est un dernier chantier ouvert en 2018 qui devrait se finaliser en 2019 : la réforme de la formation professionnelle ou « Loi Avenir professionnel », votée en septembre 2018 et entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2019.

Adieu CPF, CIF, Organisme paritaire collecteur agréé (OPCA)…

Bienvenue au compte personnel en euros, au projet de transition professionnelle (PTP), et aux Opérateurs de compétences (Op…co ?).

Chaque année, chaque salarié verra son compte formation crédité de 500€ – 800€ pour les salariés peu qualifiés-. Il faudra compléter cette somme avec un organisme de prise en charge opérateur de compétences (on va y arriver) pour financer une formation délivrée par un organisme de formation validé Datadock, bientôt répertoriée dans une application mobile dont la mise en ligne est prévue à l’automne 2019.

D’autres mesures concernent l’apprentissage des jeunes –l’assouplissement du calendrier pour effectuer leur apprentissage- ; les personnes au chômage –notamment la définition de l’offre raisonnable d’emploi et le renforcement des sanctions en cas de manquement aux obligations- ; les indépendants/chefs d’entreprise –avec une indemnisation possible allant jusqu’à 800€/mois pendant 6 mois- ; et les démissionnaires –qui pourront bénéficier d’un droit à l’assurance-chômage s’ils ont cotisé à l’Unedic-.

Un mois crucial attend les organismes de conseil en évolution professionnelle pour les salariés : Avril. C’est le mois durant lequel France Compétences, la nouvelle instance qui gèrera désormais le budget de la formation professionnelle, lancera des appels d’offres pour les 4 prochaines années.

Le temps qu’une nouvelle réforme pointe le bout de son nez ?

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